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June Summer

38. Un article - interview dans Fémina


Voici un article qui me fait bien plaisir ! Paraître dans le journal de sa région, c'est cool, pour nous en Suisse romande, le Matin-Femina, c'est LE journal lu partout et par tous chaque dimanche matin. Je le lis depuis toujours, j'apprécie ses articles fouillés et complets sur tous les sujets, c'est donc une grande joie d'y paraître, même de manière assez discrète ! d'autant plus que mes propos furent fidèlement reportés. J'avais déjà raconté le joli moment de partage avec une journaliste sympathique qui posait de bonnes questions. le retour ne m'a pas déçue, bien au contraire!


Le texte ci-dessous...

“A cinquante ans, j’ai commencé à écrire des romans érotiques.”

Après avoir élevé ses enfants et boostée par l’envie d’entamer un nouveau chapitre de sa vie de femme, June* s’est lancée dans la littérature érotique en autodidacte.


“Tout a commencé à l’approche de la cinquantaine. Je n’étais pas vraiment à l’heure du bilan, mais je ressentais un appel, sans trop savoir l’identifier ni vers quoi il me poussait. J’avais élevé mes enfants, j’étais heureuse en mariage et mon travail dans le social me comblait. Ma vie avait été bien remplie jusque-là. Au fond de moi, j’avais envie d’en profiter un maximum pour les années à venir, entamer un nouveau chapitre. Alors je me suis posé la question fatidique: est-ce que ma vie allait rester un long fleuve tranquille ou est-ce que je voulais que ça change? La réponse était claire et j’ai choisi la deuxième option. Mes enfants avaient été le but de ma vie, et je culpabilisais un peu de penser à moi tout à coup, mais il fallait que je fasse quelque chose de personnel. C’est à ce moment-là que j’ai trouvé ce qui serait mon jardin secret: l’écriture. Sans savoir vraiment quel thème j’allais aborder.

J’ai une formation littéraire de base, et même si j’ai toujours rêvé d’écrire et que j’ai l’amour des beaux textes, je suis surtout une grande lectrice. Comme je suis une gaga d’internet et que mes enfants m’ont initiée aux réseaux sociaux, je suis devenue membre d’un forum autour de l’écriture. Chacun y livrait ses poèmes, ses textes, que tous pouvaient commenter en direct. Je me suis lancée. L’idée d’écrire des romans érotiques n’était pas préméditée. Elle m’est venue en rêve. J’ai vu l’héroïne, imaginé son histoire, et une nuit à trois heures du matin, je me suis levée pour commencer à écrire, sur ce forum. La trame est érotique, mais c’est de l’érotisme que j’aime qualifier de “réflexif”, parce que j’y aborde tout autant des thèmes de société que psychologiques. J’attache une grande importance à l’esthétique des choses: ce n’est pas de la pornographie. Pour moi la sexualité peut être vécue par chacun dans un mouvement de développement de soi, et non pas en réduction bestiale, comme le véhiculent bon nombre de clichés pornos. J’aime l’amour, la passion, l’intensité des choses, le rire, et mes textes le reflètent.

Les retours positifs m’ont vraiment procuré une émotion folle et m’ont encouragée à continuer. J’ai décidé d’écrire sous pseudo: June, parce que je suis née en juin, Summer, parce que j’aime l’été. C’est aussi simple que ça. J’ai décidé de garder l’anonymat dès le départ parce que je voulais préserver mes enfants, vu le thème choisi qui peut peut-être choquer - encore en 2019 - certaines âmes bien-pensantes. Mais aussi parce que j’aime entretenir le mystère, ça donne du piquant à mes histoires. En plus de la satisfaction que me donne l’écriture en direct sur internet et l’incroyable échange que cela suscite via les commentaires des uns et des autres, je me suis fait des amis, lecteurs, auteurs, artistes… Dix ans après, j’en suis à une vingtaine de romans, en autoédition.


A cinquante ans, ou même avant, combien de femmes peuvent-elles dire qu’elles “s'épanouissent sexuellement”? Ce que j’entends autour de moi, c’est plutôt que dans leur couple, leur mariage ressemble plutôt à une colocation. C’est dur d’échapper à la routine, on est d’accord. Parler de sexualité, c’est encore un tabou. Contrairement à ce qui se fait en matière de romans érotiques plus classiques, mes héroïnes ne sont pas des jeunes femmes belles et idiotes qui rencontrent un millionnaire qui les initie au sexe. Elles sont mamans, ont tous les âges, et veulent partir à la découverte de leur sensualité. Ce qui a été le cas pour moi. C’est comme si je vivais une nouvelle adolescence, et je me sens terriblement bien. J’ai même fêté la fin de mes règles, et pour moi, ménopause a rimé avec apothéose, et non avec sinistrose !


J’assume cette nouvelle parenthèse de vie. Mes histoires sont un mélange de tout ça: de gens que je rencontre, de ceux que j’imagine, de moi. La sexualité, n’est pas la même au cours de notre existence, mais reste essentielle dans nos vies, c’est la Vie ! Pourquoi serait-elle interdite ou tabou? Je suis en paix avec ça. Mes enfants sont grands, je peux écrire sans me planquer, c’est ma liberté, un thème très important pour moi ; ils sont au courant de ce que j’écris et l’acceptent bien.

Je m’inspire de certaines choses vécues, par exemple la rupture avec un homme pervers narcissique m’a inspiré un roman très utile à d’autres femmes (Entre deux Portes). Mon expérience est très profitable pour comprendre et soutenir mes amis, mes proches, lorsque la vie de couple, la sexualité, posent des problèmes. D’ailleurs, je désire devenir un genre de coach en sexualité de couple. (ceci n' a pas pu être cité, dommage)

Je m’intéresse beaucoup à la vie de couple, et à ce qui la nourrit. Comment la faire perdurer et s’épanouir ? Je cite volontiers en exemple un couple d’amis, qui s’aménagent une fois par mois un rendez-vous ailleurs qu’au domicile, pour lequel chacun se prépare et fait une surprise à l’autre. Ils sont épanouis et sont toujours ensemble. C’est pour moi un modèle du genre, se faire des surprises, se séduire, pratiquer l’érotisme en art de vivre. (Je parle beaucoup de ce sujet, notamment dans Jeux du Jeudi, ou encore dans Délicieuses Surprises.)


J’apporte un soin tout particulier au choix de mes vêtements, par exemple, pour séduire mon compagnon. Quand j’étais dans mon rôle de maman, je n’y prêtais aucune attention. Ça doit être une question d’hormones… car quand je garde mes petits-enfants, je redeviens une autre femme, raisonnable et posée! La maternité et la sexualité sont difficiles à concilier pour les femmes. Il y a un temps pour tout. C’est ce que je dis à mes enfants. Je les ai élevés en leur apprenant l’importance de la fidélité, dans le respect du couple. J’ai tout donné pour mes enfants. Mais maintenant, j’ai un féroce appétit de vivre pour moi, dans la liberté et le plaisir de savourer avec mon compagnon la vie entre écriture et érotisme, et ça fait un bien fou.”


*son pseudo, June Summer-auteure, sous lequel elle écrit.



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